Maurice Maiewski

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Wer war denn noch:   In unserer Serie über weitgehend vergessene Sänger erinnern wir an uns wichtige Personen, die oft nur wenige oder keine Spuren hinterlassen haben, die aber für ihre Zeit und für den Fortbestand von Oper und Konzert so immens wichtig gewesen sind. Es waren und sind ja nicht allein die Stars, die die Oper am Laufen halten, sondern die Sänger der Nebenrollen und Komparsen, auch die Provinzsänger, die Diven und Heroen aus den kleineren Orten, wo Musik eine ganz andere Rolle spielte als hochgehypt in den großen Städten. Vor allem vor dem Krieg, aber auch in den Fünfzigern und Sechzigern hatte allein in Deutschland jedes der 36 und mehr Theater seine eigene Primadonna, seinen Haustenor und  langlebigen Bariton, die von der Operette bis zu Mozart und Wagner alles sangen. Das macht Oper aus. Nicht (oder nicht nur) die Auftritte der umjubelten Stars.

Der französische Tenor Maurice Maiewski, den  Plattensammler von der ersten Gesamtaufnahme von Aubers Muette de Portici als Masianello in Erinnerung haben mögen (MRF und andere), starb am 10. März 2016 im Alter von 78 Jahren.  Angesichts der eher selteneren Vertretung von Franzosen im großen Tenorfach wie Otello oder Radamès hielt er durchaus die Ehre seines Herkunftslandes hoch. Der Sänger, dessen eigentlicher Name Maurice Machabanski war, erhielt seine Ausbildung seit 1957 am Conservatoire National de Paris. Diese wurde durch seine Einberufung zur Armee im Algerien-Krieg unterbrochen. So debütierte er erst 1962 am Opernhaus von Reims als Dimitrij im Boris Godunow. Im folgenden Jahr 1963 wurde er an die Grand Opéra Paris verpflichtet. auber muette maiewski mrfDa man ihm dort überwiegend nur kleinere Rollen zuwies, gab er dieses Engagement 1966 auf und trat mit großem Erfolg an Theatern in der französischen Provinz auf, war aber 1969-71 nochmals an der Grand Opéra Paris engagiert. Bei den Festspielen von Glyndebourne gastierte er 1971 als Hermann in Pique Dame von Tschaikowsky, 1972 als Bacchus in Ariadne auf Naxos von R. Strauss. 1974 war er am Théâtre de la Monnaie in Brüssel, 1975 am Grand Théâtre Genf, 1972 als Erik in Wagners Holländer in Santa Fé, 1977 an der Scottish Opera Glasgow, 1981 in Dublin zu Gast. An der Wiener Staatsoper war er 1978 als Don José in Carmen zu hören, er gastierte in Palermo, Madrid, im Haag, in Montreal, Santa Fé und Montevideo, am Bolschoj Theater Moskau und in Teheran. 1974 sang er am Opernhaus von Rouen in der Uraufführung der Oper Antoine et Cléopâtre von E. Bondeville.

Maurice Maiewski mit Christiane Eda-Pierre in "Les Cointes d´Hoffmann"/ youtube

Maurice Maiewski mit Christiane Eda-Pierre in „Les Cointes d´Hoffmann“/ youtube

Er führte seine Karriere, vor allem in der französischen Provinz, bis in die frühen achtziger Jahre fort. Sein Bühnenrepertoire setzte sich aus Partien wie dem Pollione in Norma, dem Radames in Aida, dem Titelhelden im Don Carlos von Verdi, dem Turiddu in Cavalleria rusticana, dem Canio im Bajazzo, dem Otello von Verdi, dem Andrea Chénier in der Oper gleichen Namens von Giordano, dem Florestan im Fidelio, dem Samson in Samson et Dalila von Saint-Saëns und dem Tambourmajor im Wozzeck von A. Berg zusammen..

Maurice Maiewski als Don José mit Victoria Vergara/ Carmen in Seattle 1982/ Steattle Opera/ Foto Chris Bennion

Maurice Maiewski als Don José mit Victoria Vergara/ Carmen in Seattle 1982/ Seattle Opera/ Foto Chris Bennion

Später unterrichte Maiewsky am Pariser Conservatoire und machte sich einen Namen als erfolgreicher Lehrer für den Nachwuchs, so zählen Avi Klemberg, Debria Brown und andere zu seinen Schülern.(Quelle: u. a. Der Online.Merker)

Rodney Milnes schrieb 1973 im englischen Spectator anlässlich von Maiewskys Herrmann in Glyndebourne: „The tone of Maurice Maievsky’s tenor may not be quite as seductive, but power rather than beauty is needed for Hermann, and power M Maievsky certainly has. Indeed, this French tenor’s considerable acting abil- ity and intense appearance makes him some- thing of an operatic Nureyev. These three are making their British debuts, which says a lot for Glyndebourne’s talent scouts…Maievsky is quite capable of sustaining the tension of the barracks scene without any such outside help.“  Maiewskys eindrucksvolle, wenngleich vielleicht später nicht sonderlich subtile, kraftvolle und leistungsfähige Tenorstimme ist in manchen Dokumenten bei youtube nachzuhören, so als Hoffmann neben Eda-Pierre oder als Otello und Raddamès neben Dimitrova u. a. Schallplatten: MRF (Masaniello in La Muette de Portici von Auber), in Bizets Carmen neben Maria Callas und Nicolai Gedda bei EMI. G. H. 

Für die französischsprachigen Leser gibts hier noch einen Beitrag zu Maurice Maiewski vom Blog des Melomanen Franz Muzzano (nach eigenen Angaben:Écrivain, musicien et diplômé d’Histoire de la Musique, j’ai la chance, depuis plus de 40 ans, de fréquenter les salles de concerts et les maisons d’opéras, et souvent aussi leurs coulisses), der einen schönen Nachruf geschrieben hat und den Tenor selbst auch zu Wort kommen lässt:  Maurice Maiewski (11. Januar 1938 – 10. März 2016): Il est plus que probable que beaucoup se demanderont, à la lecture de ce nom et à la vue de cette photo : „Mais qui est-ce ? Un chanteur russe, probablement, en tout cas slave ? Un ténor, probablement, vue l’apparence…Catégorie „Hommage“, donc il vient de mourir…Son nom me dit vaguement quelque chose…“.

Maurice Maiewski: Radamès/ Künsterpostkarte

Maurice Maiewski: Radamès/ Künsterpostkarte

Et il est vrai que Maurice Maievski est aujourd’hui bien oublié, à tel point que sa disparition est passée tellement inaperçue qu’il a fallu que je l’annonce moi-même à certains de ses collègues et Il est plus que probable que beaucoup se demanderont, à la lecture de ce nom et à la vue de cette photo : „Mais qui est-ce ? Un chanteur russe, probablement, en tout cas slave ? Un ténor, probablement, vue l’apparence…Catégorie „Hommage“, donc il vient de mourir…Son nom me dit vaguement quelque chose…“.

 Et il est vrai que Maurice Maievski est aujourd’hui bien oublié, à tel point que sa disparition est passée tellement inaperçue qu’il a fallu que je l’annonce moi-même à certains de ses collègues et amis, ainsi qu’à l’une de ses élèves. Il avait probablement des origines slaves, son véritable nom étant Maurice Machabanski, mais il était bien Français, né à Paris le 11 janvier 1938. Et le morphotype ne trompe pas, il était bien ténor. Maievski était son nom d’artiste, avec ou sans tréma, avec un „v“ ou un „w“ au milieu et un „i“ ou un „y“ à la fin. Tout cela selon les programmes ou les affiches. Mais tout de même, ce nom vous dit quelque chose. Bien…Sortez de votre discothèque la version de Carmen dirigée par Georges Prêtre avec Maria Callas et Nicolai Gedda, enregistrée à la Salle Wagram entre le 6 et le 20 juillet 1964. Regardez qui chante le Remendado. Ils s’y sont mis à deux pour ce rôle épisodique : Jacques Pruvost et…Maurice Maievski. C’est, à ma connaissance, le seul disque officiel où il apparaisse.

Il était entré au Conservatoire de Paris en 1957 en étant baryton, il en sortit ténor, après avoir dû interrompre ses études pour cause de guerre d’Algérie. Cursus bref mais apparemment efficace, puisqu’il fait ses débuts en 1962, dans le rôle de Dimitri de Boris Godunov à l’Opéra de Reims. Dès 1963, il est engagé à l’Opéra de Paris, où il enchaîne les seconds rôles durant trois ans. Excellent moyen d’apprendre le „métier“, surtout quand on bénéficie d’un bon de sortie pour un Turiddu à Favart. Mais il était difficile de se faire une place à Garnier, les ténors de premier plan étant nombreux à l’époque. Alors direction les théâtres de Province, où il chante un nombre incalculable de „grands rôles“ : Don José, Roméo, Hoffmann, Chénier, Cavaradossi, Werther, Faust et même Lohengrin. De retour à Paris de 1969 à 1971, il y interprète Canio ou Dick Johnson à Favart, et José, Don Carlos ou Mario à Garnier, avant de quitter définitivement la „Grande Boutique“ (il ne fut donc pas victime de la dissolution de la Troupe imposée par Liebermann). C’est à nouveau dans tous les théâtres de France que l’on pourra l’entendre, mais aussi à l’étranger. Invité à Glyndebourne, il y chante Hermann en 1971 et Bacchus en 1972. Le Bolshoï l’accueille en Radames, ainsi que Genève, Bruxelles, Palerme, Philadelphie, Madrid, Santa Fé, Montevideo, Téhéran et bien d’autres lieux. Il aborde alors des rôles plus „lourds“, tels Florestan, Samson ou Otello.

Maurice Maievsk, Viorica Cortez Annick Duc - Création d'"Antoine et Cléopatre"/ Rouen 1974/ Théatre de Rouen

Maurice Maiewski, Viorica Cortez Annick Duc – Création d'“Antoine et Cléopatre“/ Rouen 1974/ Théâtre de Rouen/ Foto Muzzano

Mais au milieu des annés 80, sa carrière subit un sérieux coup de frein. Les raisons en sont multiples, la principale étant que suite à un second mariage, il préféra privilégier la sécurité pour sa famille et assurer l’éducation de ses enfants, les contrats se faisant plus rares. Il se tourna alors vers l’enseignement, tout en continuant à se produire de temps en temps dans les théâtres de Province. J’ai ainsi pu le côtoyer lors d’une production de Rêve de Valse d’Oscar Straus en 1994 à Troyes, et il semble que sa dernière apparition ait eu lieu à Calais, le 9 mars 1997, dans le rôle de Pinkerton.

 Il est tout de même étonnant que cette carrière se soit arrêtée si tôt, les voix de ce calibre (quelque part entre spinto et ténor dramatique) n’étant pas légion en France. Lors de ma rencontre avec lui, j’avais pu sentir comme une certaine amertume, une évidente nostalgie de la scène. Il est vrai que le rôle de Fonségur était bien loin de ceux qu’il chantait encore une dizaine d’années plus tôt. Certains de ses collègues ont évoqué un „léger“ dilettantisme, l’un d’entre eux me parlant d’une production de Carmen qu’ils avaient donnée ensemble, avec une seule répétition. La version choisie était celle utilisant les passages parlés originaux…et Maurice ne les connaissait pas, ce qui fut assez peu apprécié. De même, pour cette représentation de Rêve de Valse, il se présenta à la Générale avec plus d’une heure de retard, provoquant la fureur de son amie, la regrettée Michèle Herbé, qui en assurait la mise en scène. Il est très possible que cette attitude ait pu lui nuire, une réputation étant très vite collée à la peau d’un artiste. D’autres, par ailleurs, se sont interrogés sur sa façon d’interpréter à peu près tous les rôles avec la même émission „sombrée“ et parfois en force. Une troisième catégorie, moins charitable, suggéra qu’il fut peut-être l’un des exemples du qualificatif accolé parfois aux ténors…jouant beaucoup sur son physique à la Corelli et sa prestance, et que cela se ressentait dans certaines interprétations.

Je préfère retenir sa très grande gentillesse. Maurice était tout sauf un chanteur qui se prenait pour une star, et avait le même comportement avec les chefs d’orchestre, les collègues, les choristes ou les machinistes. Profondément humain, il s’inquiétait de la santé de chacun, rassurait les angoissés d’un mot d’encouragement, se mélangeait aux „anonymes“ lors des repas. Il est vrai qu’entendre chanter Fonségur un peu comme si l’on avait Samson à côté de soi donnait quelque chose d’étrange, mais on l’oubliait très vite. Et, surtout, s’il est probable qu’il malmena sa voix en pensant souvent à „balancer“, il en connaissait pourtant parfaitement tous les arcanes de la technique. Ce fut notable dans son enseignement, et ses élèves du XXème arrondissement, d’Issy-les-Moulineaux ou d’ailleurs ont tous bénéficié de ses conseils avisés, parlant aujourd’hui de lui avec beaucoup d’émotion. L’une d’entre elles fut d’ailleurs Cio-Cio-San lors de sa dernière Butterfly à Calais. Les mots compétence, gentillesse et générosité reviennent sans cesse dans leurs propos, et s’il est possible qu’il ait quelque peu forcé sa voix, il n’abîma jamais celle d’un de ses élèves. Soucieux de tout transmettre, il avait aussi monté une petite troupe avec eux, ce qui leur permettait de mieux connaître le „métier“.

Et puis, il faut tout de même relativiser les avis par trop négatifs concernant ses aptitudes musicales. Car il ne se contenta pas du „grand“ répertoire, il participa aussi à quelques créations. À l’exemple de L’Ultimo Selvaggio de Gian Carlo Menotti, dont la première mondiale eut lieu à Favart le 21 octobre 1963, sous la direction de Jean-Pierre Marty. Ou encore d’Antoine et Cléopâtre d’Emmanuel Bondeville, en 1974 à Rouen aux côtés de Viorica Cortez. Je ne peux croire un instant qu’un „dilettante“ ait été choisi pour assurer des rôles dont il n’existait, par définition, aucune référence.

Alors je préfère m’en tenir à son choix de vie privilégiant sa famille, sans pour autant occulter les possibles failles d’une carrière qui fut somme toute assez courte. Et dont il ne reste que peu de témoignages. L’INA doit avoir dans ses tiroirs une représentation filmée des Contes d’Hoffmann où il côtoie Christiane Eda-Pierre et Gabriel Bacquier, serait-ce trop demander de suggérer une réédition ? (de trop brefs extraits sont visibles sur Youtube). Et retenir de lui, outre sa gentillesse, une voix qui pouvait atteindre des sommets, comme dans ce duo d’Otello capté à Rouen, où il accompagne les débuts dans le rôle de Desdemona d’une certaine Ghena Dimitrova. Franz Muzzano (mit liebenswürdiger Genehmigung des Autors)